C’est l’histoire d'un drapeau...

Publié le par Marie Simon

Lundi et mardi prochains, direction Baltimore. Pour préparer ce week-end dans la ville du drapeau original des Etats-Unis, je me suis procuré « The Flag, The Poet and The Song : The Story Of The Star-Spangled Banner » de Irvin Molotsky.

Le journaliste du NY Times dit s'adresser aux petits Américains qui ne connaissent pas le pourquoi du culte du drapeau... Mais cette lecture est aussi formidable pour les non-Americains curieux de comprendre un peu mieux ce pays  dont les enfants chantent l'hymne tous les matins à l'école, la main sur le coeur.

C’est donc l’histoire de la naissance et de l’adoption des symboles patriotiques américains, au lendemain d’une guerre qui a renforcé, justement, le sentiment patriotique. Voilà qui tombe bien. Nous sommes entre 1812 et 1815, en pleine  "Seconde Guerre d’Indépendance" contre les Britanniques. 

Au cours des bombardements de la bataille de Baltimore, un poète-avocat américain, Key, est retenu sur un bateau américain au milieu des lignes britanniques dans la baie. Grande angoisse pour lui, vous imaginez, que d’assister à une bataille, peut-être définitive, du côté de l’ennemi ! Aussi en apercevant le drapeau flotter sur le Fort Mac Henry, fut-il rassuré : les Américains n’ont pas perdu malgré les bombardements. Il en éprouve un tel élan d’inspiration qu’il commet le poème du futur hymne national.

"Oh, say does that star-spangled banner yet wave
O'er the land of the free and the home of the brave?"
 

Ce drapeau, la légende veut que ce soit le drapeau géant fabriqué à Baltimore quelques semaines plus tôt et qui existe toujours, au Musée National de l’Histoire Américaine. Une partie entière du musée est consacrée à ces 3 éléments-clés : drapeau, poème, hymne. C'est d'ailleurs la visite de cette exposition, à l'époque de la restauration du drapeau, qui a incité le journaliste a écrire plus qu'un article.

Je ne peux pas vous raconter tout le bouquin, très bien écrit et qui insiste bien sur les hasards qui ont conduit à l’élaboration des symboles nationaux. Mais je peux vous raconter un des petits tours ironiques que l’Histoire joue parfois.

Qu’en est-il de la musique de l’hymne par exemple ? Et bien, la musique choisie était bien connue à l’époque. C’est celle d’une chanson à boire, « Anacreon in Heaven ». Si le poète grec savait…

Avantage de ce choix : la propagation rapide de l’hymne, à commencer par les piliers de bar qui composaient deja de nombreuses parodies sur cet air. Inconvénient : ça n’est pas très sérieux ! "O’er the land of the free and the home of the brave » avait pour version originale un hommage aux dieux de l’Olympe : "The Myrtle of Venus with Bacchus's Vine”…Et quand vous ajoutez le fait que la chanson en question a été créée par la très britannique société anacréontique (toujours de ce monde...), là, ça n’est plus sérieux du tout !

Bon, je pourrais continuer ainsi des heures, mais je dois aller travailler. « O’ say can you see »… Pardon, je m’emporte ! M.S.

 

 

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